« Émotion » . Du latin movere qui signifie « mettre en mouvement ».
Chacune de nos émotions primaires s’exprime par un mouvement : le désir nous pousse à atteindre l’objet de notre envie, la colère à l’attaque, la peur à la fuite, l’anxiété de l’abandon à nous réfugier dans l’étreinte affectueuse d’un autre être humain. Le mouvement est dans notre nature : instinctif, ancestral, essentiel. Chaque fois que nous inhibons une émotion et le mouvement qui y est associé, nous en payons le prix en termes de santé : poussée d’adrénaline, vasoconstriction, hypertension. Notre corps tout entier nous révèle le coût de ne pas exprimer nos émotions par le mouvement, qui procure une véritable décharge de ressentis négatifs.
Pour le décrire autrement, le cerveau adore vivre chez une personne qui pratique de l’activité physique au quotidien, puisqu’il nécessite du mouvement, mouvement qui impacte positivement sur son fonctionnement au sein des différentes régions..
Le système limbique, le plus ancien, est peuplé par nos émotions, régule notre l’humeur. L’activité physique nous aide à augmenter le taux de sérotonine, le principal neurotransmetteur qui booste notre moral et qui habite – outre notre intestin (à 90%) – le lobe limbique de notre cerveau (10 % restants). Mais cela accroit aussi les endorphines, les molécules de la joie. Quant au système neurovégétatif, qui gère nos biorythmes (sommeil, faim, paramètres vitaux…) il est présidé par deux « commandants » : le système nerveux dit parasympathique, gardien de la paix, et le système nerveux sympathique, général de guerre, qui joue un rôle primaire nous poussant à réagir avec efficacité face aux véritables dangers. Mais si notre monde stressant du troisième millénaire et nos rythmes de vie nous portent constamment à interpréter tout comme un potentiel danger, on finit par vivre dans un état permanent d’agitation, qui entraine une inflammation générale de l’organisme, terrain fertile pour le déclenchement des pathologies les plus variées (dépression comprise). Mais là aussi, le mouvement physique quotidien vient nous sauver, baissant l’inflammation.
Baisse d’inflammation qui est favorable aussi au système cognitif, à la source de nos pensées les plus originales : plus notre hygiène de vie est inadaptée, plus les molécules inflammatoires (cytokines) augmentent et, voyageant dans le sang et parcourant les fibres nerveuses, inondent le cerveau, affectant son fonctionnement et notre capacité de concentration. Il n’est pas rare que des sportifs nous racontent que des idées formidables leur soient survenues pendant l’entrainement, et ceci arrive parce que le cerveau peut formuler des associations de manière tout à fait libre et non compressée. Eureka !
Quant au système moteur, les bénéfices sont plusieurs : quand on fait du sport on stimule les muscles, mais on augmente aussi la dextérité du cerveau qui devient de plus en plus précis dans le contrôle de nos mouvements. Les muscles, de leur coté, relâchent des substances nourrissantes utiles à la croissance et à la réparation des fibres motrices et des neurones, prenant ainsi soin de la partie motrice qui les commande. Notre corps est une symphonie parfaite, n’est-ce pas ?